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Pourquoi les Pays-Bas sont-ils menacés par le changement climatique ?


Wikimedia - Le barrage Maeslantkering, ouvrage du plan Delta, réalisé en aval du port de Rotterdam.

Nos voisins d’Europe, les Pays-Bas, sont en première ligne face aux changements climatiques, dont l’essentiel de leur territoire se trouve soit au niveau de la mer, soit au-dessous du niveau de la mer. Mais que préparent-ils pour se prémunir de ce danger ?

Le spectre des inondations meurtrières qui ont frappé les Pays-Bas avec au moins 5 ou 6 catastrophes par siècle, causant chaque fois de nombreuses victimes est toujours présent. En 1953, une inondation a fait plus de 1800 morts : un déclic pour le gouvernement, qui a mis en place une politique visant à protéger les côtes hollandaises de la menace de la Grande bleu, le « plan delta 1 ». Celui-ci s’efforce de redoubler d’ingéniosité pour faire face aux risques d’inondations, inventant parfois des idées improbables (mais astucieuses). Les polders sont l’un des principaux moyens, permettant ainsi aux Pays-Bas de gagner du terrain sur la mer et donc d’avoir plus d’espace pour leurs 17 millions d’habitants

 

Le rappel des jeunes curieux : qu'est-ce qu'un polder ?


Un polder est une avancée de terre sur la mer opérée de manière artificielle avec des systèmes de digues pour enfermer l'eau et de pompages pour la retirer. Les Pays-Bas qui (comme leur nom l'indique) se situent en partie sous le niveau de la mer sont des spécialistes en la matière depuis le 17e siècle ! Près de 20% du territoire néerlandais est constitué de polders.

 

Des digues et des écluses complètent le système de protection climatique, modernisée constamment avec l’investissement de plus de 7,4 milliards d’euros pour atteindre un meilleur niveau de protection d’ici 2028. De plus, le plan delta a permis l’instauration de cinq barrages mobiles qui sont capables de contenir la surélévation de l’eau à cause d’une tempête. Bien que coûteux en entretien et en fabrication, leur utilisation s’est avérée utile et efficace. Pourtant, toutes ces innovations risquent de ne pas suffire pour les Pays-Bas sur le long terme.


Un pays spécialiste dans la maîtrise des risques naturels… face à une menace grandissante.


Le risque induit par des inondations de plus en plus importantes et fréquentes pourrait bien avoir raison du gouvernement Hollandais. Le réchauffement climatique n’aide pas et accélère même le processus de la montée des eaux et autres catastrophes naturelles. Les tempêtes, de plus en plus violentes et fréquentes, ainsi que les pluies, inquiètent les Pays-Bas pourtant connus pour leur savoir-faire millénaire en matière d’aménagement des côtes. Dans le pire des scénarios, de grandes villes telles que Rotterdam et Amsterdam se retrouveront complètement submergées par les eaux. Les fleuves ainsi que les lacs vont également augmenter de niveau et déborder de leur nid pour inonder les villes qui se trouvent à leurs rives. Les polders, pourtant une solution contre les risques d’inondation, vont aussi être victime de cette montée des eaux avec la salinisation des terres et le renfoncement du sol.


« L’époque où nous pouvions contrôler l’eau, la terre et le sol à notre guise est révolue », Rogier van de Sande

Toutes ces catastrophes vont être permises par le réchauffement climatique, en partie accéléré par les Hollandais qui sont eux-mêmes un gros pollueur en Europe. « L’époque où nous pouvions contrôler l’eau, la terre et le sol à notre guise est révolue », a déclaré Rogier van de Sande, président de l'office, une autorité publique chargée de la gestion de l'eau dans le pays. Heureusement, des moyens commencent à être mis en place pour contrer cette nouvelle menace.

© João Jesus, le champ vert

Les méthodes mises en place cherchent non plus à protéger mais à s’adapter au changement climatique. Le pays met en place par exemple des moyens pour éviter que les polders ne soient inondés en utilisant du sable, évitant aussi les problèmes de salinisation. Des branches sont creusées afin d’éviter de débordement de la Meuse et du Rhin. À Rotterdam, les « water Plaza », dont la popularité attire le regard de pays du quatre coins du monde, sont utilisées en cas de sécheresse comme des places publiques avec des activités pour les jeunes mais qui se transforment en lac en cas de déluge, allant jusqu'à contenir 1,5 millions de litres d’eau. Mais cela nécessite des investissements : les Pays-Bas consacrent chaque année 1,1 milliard d’euros pour faire face à l’élévation de la


mer. Certaines sont impressionnantes, à l’image du Oosterscheldekering, infrastructure de 9 km de long construites pour isoler un estuaire en cas de tempête. Un « ambassadeur des eaux » a été élu par la Haye en 2015 pour parcourir le monde et partagé leurs savoir-faire ancestraux aux autres nations.


Aujourd’hui, les sociétés néerlandaises de dragage réaliseraient 40 % du chiffre d’affaires planétaire, selon le ministère des infrastructures. Des universités, telles que l’université de Delft, sont uniquement centrées sur la gestion des eaux et attirent des jeunes du monde entier. Un motif d'espoir ?


Maia B-H et Eliott M. (2nde 5)

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